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Enfin, le grand départ …

 

Jeudi 13 août 2015

 

Voilà bientôt deux semaines que nous avons quitté la maison.

 

Depuis la mi-juillet, c'était comme si on avait joué matin, midi et soir au Tetris, au Memory, à la Bonne Paye et au Cluedo Junior : empiler 25 cartons dans une pièce qui sera condamnée, retrouver des vieux souvenirs du temps jadis où j'avais des lunettes folles et Olive des cheveux plein les yeux, payer toutes les factures passées et à venir, et retrouver les chargeurs des appareils photos des enfants…

 

Vendredi 31 juillet, on a fait la fête des voisins pour que notre nouveau locataire s'initie au climat tropical de notre quartier : punch, ti-punch, saucisson et gâteau de Savoie. On a même vécu le décalage horaire en se couchant à l'heure des alouettes.

 

Le lendemain, 1er août, c'était le jour de la fête nationale suisse. Alors la page de ce journal sera plein de vaudoiseries, avec traduction en français de base pour le reste de la francophonie.

 

« Pas le temps de faire la batoille ou de youtzer dans le cagnard. Après un petit clopet de 4 heures, on a poutzé le chenit de la rioule, on s'est encoublé dans les minons. J'ai fait la bedoume avec ma panosse, sans renverser la boille pour ne pas faire une gouille ou de la papotche. Heureusement qu'il ne faisait pas une grosse cramine. Il y a juste eu une monstre roille avant le départ, on a fait un dernier witz et on est parti dans notre tracasset carré-bossu en klaxonnant huitante fois à travers tout le canton… plein d'émotions ! »

 

Pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Ramuz, voici le condensé : « Pas le temps de parler ou de danser dans le grenier. Après un petit repos de 4 heures, on a nettoyé le désordre de la fête, on a trébuché dans les moutons. J'ai fait l'imbécile avec ma serpillière, sans renverser le seau pour ne pas faire une flaque ou de la boue. Heureusement qu'il ne faisait pas trop froid. Il y a juste eu une monstre pluie avant le départ, on a fait une dernière blague et on est parti dans notre camion de guingois  en klaxonnant quatre-vingt fois à travers tout le département… plein d'émotions ! »

 

On a commencé notre voyage par une séparation en deux équipes. C'était l'île des rouges (Coralie et Cat) contre celle des bleus (Seb, Alex et Olive). Chacun avait mission de ramener un totem et des points d'immunités.

 

Ma quête s'est arrêtée en Bourgogne, chez mes parents qui y ont une petite maison depuis 42 ans, c'est une maison rose, à la sortie d'un petit village, on n'y va pas à pied, c'est un peu loin et personne n'a caché la clé, car la vigne-vierge l'aurait emportée.

 

 

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On a passé quatre jours vraiment beaux, plein de lumières douces, un peu mélancoliques. C'est apaisant de retrouver des lieux, des ambiances, des tendresses qui ne changent pas, comme une alliance qu'on porte à son doigt et qu'il suffit d'effleurer pour être rassuré.

 

Coralie s'est régalée dans la rivière de mon enfance, elle a couru après les moutons et fait la princesse à Brancion, un vrai conte de fée.

 

 

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Après un excellent repas à Cluny, c'est le coeur gros que j'ai serré encore une fois mes parents sur mon coeur. Gros départ, gros chagrin, grosse émotion. Je n'ai plus 20 ans, on ne sait plus qui est inquiet pour qui, qui doit être rassuré, comment se faire encore rêver alors que je ne suis plus du côté de l'insouciance.

 

Mercredi 5 août, nos deux équipes se sont retrouvées dans les Hautes Alpes, où les parents d'Olive ont un magnifique chalet.

Pendant que je me ressourçais en Bourgogne, Olive avait pris le temps de faire les derniers réglages sur le camion et, depuis une semaine, on se repose avec bonheur au milieu de toute la famille d'Olive : ses parents, sa soeur, son frère et tous les conjoints et enfants. Les tablées sont belles, nombreuses, animées et les journées bien occupées pour nous permettre de justifier l'apéro sans trop culpabiliser…

 

 

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Mais il ne faut pas oublier l'essentiel : le début officiel de notre voyage, tous ensemble, et unis par le même désir d'Orient. 

Le départ est fixé à lundi 17 août.

 

Il reste encore juste à fixer le matelas d'Alex, retrouver tout ce qu'on a éparpillé dans le chalet, retirer le plus d'argent possible et s'assurer qu'on est bien assuré pour la vie, les découvertes et les joies de l'imprévu… 

Vaste programme, on ne partira sans doute pas à 6h58…